Voici la préface pour notre prochaine réédition de L'infiltration gauchiste au Canada français, de Robert Rumilly.
Une cinquantaine d’années ont passé depuis ce tournant significatif de notre histoire nationale que les nouvelles générations d’historiens ont baptisé la Révolution Tranquille. Changements importants, certes, mais trop souvent mal mesurés, mal compris et mal étudiés. Les grandes lignes résonnent pourtant comme un lieu commun chez le canadien-français moyen :
« Le peuple s’est émancipé des ténèbres du moyen âge, les femmes au foyer ont été libérées, nous avons chassé les curés de nos institutions et nous nous sommes finalement débarrassés des vieux dogmes encombrants d’une religion réductrice. »
Il y a ensuite l’aspect religieux qui entre en ligne de compte. Le mythe du « ras-le-bol » anticlérical généralisé, repris 100 fois par les laïcards de tout acabit, s’estompe de manière instantanée à la « lumière » du deuxième Concile de Vatican. Comment expliquer que de nombreux prêtres et religieux prirent part à la révolution, certains jusqu’à se hisser au sommet du panthéon de l’histoire nationale dans ce domaine ? Le père Georges-Henri Lévesque n’a-t-il pas formé les troupes d’élite de la Révolution avec un grand R dans sa Faculté des Sciences Sociales ? N’est-ce pas Monseigneur Parent qui a dirigé la commission chargée de saboter le système d’éducation ? Le frère mariste « Untel » Desbiens ne s’est-il pas chargé de canarder l’éducation nationale de ses pamphlets avant de participer à cette commission ? Les Laurendeau, Lévesque, Trudeau, Hébert et compagnie n’allaient-ils pas à la messe tous les dimanches ?
Non, l’écroulement du catholicisme n’est pas un simple exploit national de la Révolution Tranquille… Inutile de s’enorgueillir, messieurs les humanistes québécois, la crise de l’Église s’est déclarée de manière claire et universelle dans les années du Concile. La Révolution Tranquille est clairement une des conséquences de la crise de l’Église, même si la « légende québécoise » nous enseigne l’inverse.
Derrière le voile des années 60 populaires ; de la libéralisation des mœurs et de la révolution se cache l’histoire d’une infiltration savamment planifiée qui aboutit dans un chef d’œuvre diabolique de propagande et d’ingénierie sociale.
Une fois l’histoire truquée par des années de Révolution permanente, il est bien difficile, même quand on s’intéresse de près au sujet, de rassembler les pièces du casse-tête de la Révolution Tranquille. L’ouvrage que nous présentons ne sera jamais assez connu; L’infiltration gauchiste au Canada français, premier pamphlet d’une précieuse trilogie, pourrait bien être l’une des clefs les plus importantes à notre disposition pour comprendre ce qui s’est réellement passé.
Robert Rumilly sortit pour une des rares fois (voir aussi Quel monde!?!) de son cadre d’historien pour se dresser en fantastique militant contrerévolutionnaire. Sans savoir comment allait finalement se dérouler l’histoire de la province, il lance, déjà en 1956, un premier cri d’alerte et nous jette en plein cœur de la conspiration qui allait nous conduire au désastre politique, social et religieux. Il démystifie, en vrai franc tireur patriote et catholique, les réseaux de communication et de diffusion de propagande qui sont en train de se mettre en place quelques années avant que le compteur n’atteigne le fatidique 1960. Il dresse le profil des conspirateurs qui tirent les ficelles, des « chefs d’orchestre » infiltrés aux postes clefs qui commencent déjà à répandre leurs idées dans les milieux influents; Radio-Canada, Le Devoir, les réseaux universitaires, le clergé pré-conciliaire… Rumilly découvre les filons et démasque les traîtres.
C’est ce qui donne toute sa valeur à L’infiltration gauchiste; l’historien ne s’affaire pas à fouiller le passé, à comprendre, à interpréter… Il est là, sur place et à la bonne époque pour nous décrire les faits de manière détaillée et sans erreur. Et la légende tombe, le mythe s’écroule. La Révolution Tranquille n’est plus un grand mouvement populaire, elle ne reflète plus le désir d’un peuple à s’émanciper, ce n’est plus la floraison grandiose d’une société distincte… C’est un complot, la conspiration d’une élite intellectuelle gauchiste fâchée d’avoir manqué le bateau en 1769, appuyé par un clergé tout aussi infiltré et sur le point de défroquer massivement. Le peuple a suivi comme d’habitude, mais il n’y est pour presque rien.
Les deux publications qui complètent la trilogie sont toutes aussi intéressantes. On y voit l’impact de L’infiltration gauchiste sur les réseaux de conspirateurs socialistes et le traitement médiatique que subit Robert Rumilly qui vient à peine de sonner le tocsin, lequel finit par renchérir avec une exploration encore plus profonde des mécanismes révolutionnaires de la province d’avant 1960. Nous espérons qu’ils seront également réédités.
D’année en année, le brouillard qui entoure le mythe de la Révolution Tranquille ne se dissipe pas, il s’obscurcit et alourdit notre ignorance face à cette époque charnière. Les mots magiques, « choix de société », tombent du ciel pour nous faire croire au grand succès des « valeurs démocratiques » qui gouvernent aujourd’hui notre peuple en déroute. Espérons que cette réédition de L’infiltration gauchiste au Canada-Français guidera nos intellectuels de droite sur la bonne piste en ce qui concerne la Révolution et qu’elle contribuera à les placer sur les rails de la Contrerévolution.
-Kenny
Piché
Tradition Québec
Tradition Québec
Titre : L'infiltration gauchiste au Canada français
Auteur : Robert Rumilly
Langue : français
Taille : 10.79x17.46cm
Pages : 178
Couverture : souple
Date de publication : 13 octobre 2018
Prix : 12 $
Lancement le 13 octobre 2018 !
Surveillez notre site web.
Surveillez notre site web.