(Extrait de Mgr de Segur - La Révolution expliquée aux jeunes gens)
La vérité est immuable et la solution au problème révolutionnaire reste inchangée depuis la publication de ce texte au 19ème siècle. Nos contemporains perçoivent les maux sociaux qui s'abattent sur la province de Québec et sur tout l'Occident, mais n'entrevoient qu'une partie du problème. Les plus zélés se rassemblent en mouvements d'action populaire ou en alliances d'intellectuels, mais aucun d'entre eux n'ose secouer le joug du naturalisme ambiant, laissant le champ libre à l'ennemi là où il est pourtant sur le point de triompher; sur le plan spirituel. Le Colonel Chateau-Jobert utilise le terme juste en parlant de ces agitations désorientées que l'ont voit naître par ci par là: quasi-révolutionnaires. Mgr de Ségur, pour sa part, a vu clair pour ce qui est de la solution.
-La rédaction
Pour les sociétés, en redevenant catholiques, complètement catholiques.
Pour l’individu, en allant à confesse ; il n’y a pas d’autre moyen. La Révolution , c’est la
révolte, c’est l’orgueil, c’est le péché ; la confession, et avec elle la très
douce, très sainte communion, c’est l’humble soumission de l’homme à son
Créateur, c’est l’amour, c’est la pureté, c’est l’ordre.
J’ai connu un de ces bienheureux convertis du camp révolutionnaire ; il
s’était livré à tous les excès de la révolte de l’esprit et du coeur ; il avait
rejeté l’Église comme une vieillerie malfaisante, l’autorité comme un joug
avilissant. Représentant du peuple, siégeant à la Montagne , il avait rêvé
je ne sais quelle régénération sociale. Honnête homme au fond, cependant, et
sincère dans ses égarements, il vit bientôt s’ouvrir devant lui des abîmes qu’il
n’avait pas soupçonnés ; il vit de près les révolutionnaires et leurs oeuvres.
Partisan des fameux principes de 89, il en vit sortir fatalement les
conséquences de 93 ; il prit la
Révolution sur le fait ; et rejeté dans le bien par l’excès
même du mal, il tendit ses bras désespérés vers cette Église qu’il avait
méconnue ; il se repentit, il examina, il crut et il déposa aux pieds du
prêtre, avec le fardeau de ses péchés, les affreuses livrées de la Révolution. Il y a
de cela bientôt dix ans, il a trouvé la paix et le bonheur. Il fait autour de
lui un bien immense, se dévouant au service de Jésus-Christ avec une sainte
ardeur.
Dans les rangs peu chrétiens de nos jeunes démocrates, combien de
nobles, coeurs, abusés par les utopies révolutionnaires, cherchent, sans
pouvoir les trouver, cette paix et ce bonheur ! Les aspirations de leur âme ne
seront satisfaites que lorsqu’ils se soumettront au joug bienheureux du Sauveur
et lorsque, devenant de vrais catholiques, ils expérimenteront la puissance
divine de la parole évangélique : « Venez à moi, vous tous qui souffrez et qui
travaillez, et moi je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de
moi que je suis doux et humble de cceur ; et vous trouverez le repos de vos
âmes. » Et ce qui est vrai de l’individu est également vrai de la société ; l’enfant
prodigue, le monde moderne, misérable loin de la maison paternelle, loin de la
sainte Église, ne retrouvera le repos qu’aux pieds du Christ et de son Vicaire.