« Par l’organisme qu’elle s’est donnée, la
franc-maçonnerie a trouvé le moyen de se procurer, dans toutes les classes de
la société, d’innombrables complices qui, alors même qu’ils la déteste,
travaillent avec elle et pour elle. Et cela, par la propagande des idées qu’elle
a intérêt à répandre »
Mgr
Henri Delassus,
La
Conjuration antichrétienne
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L'esprit maçonnique
On appel maçonnisme l’esprit que la secte répand au travers le monde par la suggestion de ses idées.
L’espagnol Don Sarda y Salvany dresse un portrait assez complet des idées que la maçonnerie propose pour tous les domaines de la société dans son ouvrage Le Mal social, ses causes, ses remèdes.
1- La religion.
Nous avons
entendu la maçonnerie dire dans ses loges que le but auquel doivent tendre tous
ses efforts est d'anéantir la religion, et même toute idée religieuse. En
public, elle se contente, généralement parlant, de mettre dans les esprits
cette persuasion, que la religion est affaire purement individuelle dont chacun
décide dans son for intérieur : l'homme est libre de servir et d'adorer Dieu de
la manière qui lui paraît la meilleure. Par là elle accrédite, elle propage
l'indifférentisme religieux qui devient bientôt l'absence de toute religion ;
elle proclame la liberté de conscience, la liberté des cultes et le droit de
les discréditer. Beaucoup de conservateurs se laissent séduire au point d'appeler
ce maçonnisme un progrès.
2- L'Etat.
L'erreur
relative à l'Etat qu'adopte le maçonnisme est celle-ci : l'Etat est souverain,
d'une souveraineté absolue. C'est en lui-même, et non en Dieu, qu'il trouve la source
de son autorité. Il n'a à reconnaître d'autre sujétion que celle que lui
imposent ses propres lois. Il est l'auteur du droit, non seulement dans son
domaine, mais dans celui de la famille, de la propriété, de l'enseignement. Il
fait les lois, et ces lois qui disposent ainsi de toutes choses ne peuvent
émaner d'une autre autorité que de 1a sienne. Ce que la majorité des suffrages
déclare bon est bon, ce qu'elle déclare vrai est vrai. Devant ses arrêts, il
n'y a qu'à courber la tête, alors même que les droits de la conscience
chrétienne sont outragés. Cela est maintenant admis par la multitude. Pour elle,
dès que le mot « loi » est prononcé, tout est dit.
3- La famille.
Le maçonnisme
approuve l'institution du mariage civil et tout ce qui en résulte, c'est-à-dire
qu'il accepte que l'Etat s'attribue le droit de sanctionner l'union de l'homme
et de la femme, d'en déterminer et d'en prescrire les conditions, de dissoudre le
lien conjugal comme il l'a formé, il admet que l'Etat se substitue à Dieu qui a
institué le mariage à l'origine des choses, à Notre-Seigneur Jésus-Christ qui
l'a élevé à la dignité de sacrement, à l'Eglise, le fondé de pouvoirs de Dieu
et du Christ, pour le réglementer, le reconnaître et le bénir.
4- La puissance paternelle.
5- L'éducation.
En fait d'éducation
et dans la direction qu'il lui donne, le maçonnisme part du principe de la
perfection originelle. L'enfant, selon lui, est naturellement porté au bien et
n'a qu'à suivre ses inspirations pour être bon et vertueux. Cela est contredit,
comme l'observe M. Le Play, par la plus grossière des nourrices, comme par la
plus perspicace des mères. Elles constatent à chaque instant que la propension
au mal est prédominante chez le jeune enfant. N'importe, le maçonnisme ne
s'appuie pas moins sur ce faux dogme pour faire consister toute l'éducation
dans l'instruction, pour interdire la correction, pour écarter renseignement
religieux, pour développer le sentiment de l'orgueil, et stimuler l'ambition.
Dans
l'enseignement, le maçonnisme n'admet pas que la science soit subordonnée au
dogme, la vérité présumée et hypothétique à la vérité fixe et absolue. Il
n'admet pas que celle-ci serve de pierre de touche pour vérifier celle-là.
Le
maçonnisme trouve bon que l'enseignement soit obligatoire et neutre, c'est-à-dire
que l'Etat fasse passer toutes les âmes sous le laminoir de son enseignement
pour les maçonniser toutes; et s'il
proteste contre le monopole absolu de l'enseignement, s'il veut que soit
conservée une certaine liberté permettant d'échapper à l'enseignement de
l'Etat, il trouve juste que celui qui veut en user, non seulement se le procure
à ses frais, mais soit tenu de contribuer à l'enseignement neutre; il trouve
bon que l'Etat ait le monopole des examens, qu'il ait le contrôle des livres de
l'enseignement libre, qu'il ait son Index et que par là il
s'ingère très avant dans l'enseignement prétendu libre.
Que l'Eglise enseigne
ses dogmes à celui qui est baptisé et exige de lui l'adhésion de la Foi, le
maçonnisme appelle cela oppression despotique, servitude de la pensée, mais si
l'Etat impose l'athéisme, c'est à ses yeux, chose libérale.
6- La propriété.
Le maçonnisme
reconnaît à l'Etat le pouvoir de déclarer nul le droit vie propriété, lorsqu'il
a pour objet les biens ecclésiastiques, la plus sacrée de toutes les
propriétés. Il lui reconnaît le droit de faire des lois pour la transmission et
la jouissance de la propriété privée, et par là il achemine les esprits et les
institutions vers le socialisme d'Etat.
7- La bienfaisance.
Le maçonnisme
détourne l'attention et le coeur de l'homme des besoins principaux du pauvre,
de ceux de son âme. Il ne voit en lui que le corps, et parmi les oeuvres de miséricorde,
il n'admet que celles qui ont le corps pour objet. Il veut que le pain donné
pour apaiser la faim, le vêtement destiné à couvrir la nudité, la visite faite
à l'indigent nu à l'infirme, le remède offert au malade, n'aient d'autre fin
que le soulagement corporel; il ne veut pas qu'au-dessus de cette fin
immédiate, il y en ait une autre : édifier l'âme, la perfectionner, l'aider à
obtenir les biens qui lui sont propres, la vérité, la grâce de Dieu, le bonheur
éternel. Et c'est pourquoi, s'il trouve mauvaise la laïcisation des hôpitaux, des
hospices, des orphelinats, c'est uniquement parce qu'il constate
expérimentalement que les soins des laïques ne valent pas ceux des religieux.
Il ne regrette
point l'absence des secours spirituels, il ne les reconnaît point comme
bienfaisants. Le maçonnisme tarit la vraie source de la bienfaisance en
dédaignant le vrai, le principal motif qui doit la déterminer : l'amour de
Dieu. Il veut que l'on aime l'homme pour l'homme; il appelle cela de la philanthropie,
il l'oppose à la charité divine.
Pour obtenir le
concours à ses oeuvres de philanthropie, le maçonnisme, ignorant ou dédaignant
les motifs d'ordre supérieur, a recours à divers moyens, tous aussi misérables
les uns que les autres. Il s'efforce de stimuler la sensibilité naturelle, mais
l'égoïsme lui répond en faits, sinon en paroles, qu'il est moins désagréable de
voir souffrir son prochain que de s'imposer à soi-même des sacrifices. Il ouvre
des souscriptions publiques, et il se sert du respect humain pour y faire
contribuer par la crainte du ridicule et de la censure. Il organise des fêtes
de bienfaisance, marchés publics de sensualité, où l'on prend occasion du
malheur des autres pour se procurer du plaisir.
8- L'art.
L’art n'est pas
plus que le reste hors des atteintes du maçonnisme. L'art qu'il patronne, qu'il
exalte est celui qui exprime et qui surexcite les concupiscences qui
animalisent l'homme, au détriment de celui qui exprime les sentiments qui
ennoblissent l'âme humaine, qui relèvent sa dignité. Le maçonnisme est, à
l'heure actuelle, tout à fait dominant dans l'art. La poésie et le chant, la
peinture et la sculpture s'attachent de nos jours à flatter les sens, à amener
les hommes à chercher leurs joies dans ce qui les avilit et les souille, au
lieu de les élever aux joies de l'intelligence et de l'àme.
Immense est
l'influence du maçonnisme artistique et littéraire. Il atteint toutes les
classes de la société, même les plus infimes, par le feuilleton, l'affiche, les
statues officielles, et les amusements publics qui ne sont plus autre chose
qu'une grande entreprise de corruption générale.
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