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Toutes les
souffrances viennent de Dieu (Amos III, 6) et sont une marque de sa faveur.
Dieu, sans doute, n’est pas la cause directe des
souffrances; il les permet, elles ne sont donc pas contraires à sa volonté. L’histoire
de Tobie et de Job nous montrent que plus certains hommes sont justes, plus
Dieu leur envoie d’épreuves, et celles-ci apparaissent comme la récompense
de la piété. Dieu, disait S. Louis de Gonzague, récompense par la
tribulation les services de ceux qui l’aiment. Et Dieu offre cette récompense,
parce que les souffrances sont un bien précieux pour l’éternité.
« N’est-ce pas déjà une récompense très grande de
pouvoir souffrir pour son Dieu? Celui qui aime Dieu me comprend, disait S. Jean
de la Croix. » Les souffrances sont un don du Père céleste. (S. Thér.), et
beaucoup plus grand que le pouvoir de ressusciter les morts (S. Jean de la Croix).
— Les parents châtient leurs enfants pour les corriger
de certains défauts: ils laissent ces défauts impunis chez d’autres enfants, parce
que comme étrangers ils n’ont aucune affection pour eux. Il en est ainsi de Dieu,
il châtie ses enfants, parce qu’il les
aime. (Alb. Stoltz). « Parce
que tu étais agréable à Dieu, disait Raphael à Tobie, il a fallu que la
tentation t’éprouvât. » (Tobie XII, 14). S. Paul dit de même: « Le Seigneur châtie celui qu’il aime; il frappe les enfants
qu’il accueille. » (Héb. XII, 6).
L’or et l’argent sont essayés au feu, les favoris de Dieu sont
éprouvés dans la fournaise des humiliations. (Eccl. II, 5). Tous les saints de
l’Eglise ont eu à souffrir, et en proportion même de leur sainteté.
Marie, la mère de Dieu, a souffert plus que tous les autres
saints, aussi est-elle la reine des martyrs. Les Apôtres ne furent pas mieux
partagés; Pierre et Paul passèrent presque toute leur vie en prison. « Une
vie pieuse, abreuvée de souffrances et de tribulations est le signe le plus
certain de la prédestination » (S. Louis de Gonz.).
Plaignons celui qui n’a
rien à souffrir; il n’y a pas de plus grand malheur, d’après S. Augustin, que
le bonheur des pécheurs ; il n’y a pas de plus lourde croix que de n’en avoir
pas. Une prospérité continuelle est un malheur, car ce qu’on ne souffre pas
maintenant, on le souffrira plus tard.
Dieu d’ailleurs ne nous envoie aucune souffrance au-delà de
nos forces. Dieu, dit S. Paul, est fidèle; il ne permettra pas que vous soyez éprouvés
au-delà de vos forces. (I Cor. X, 13). Est-ce que Dieu serait moins sage et
moins bon que l’homme le moins cultivé, qui connaît les forces d’un animal et
ne le charge pas plus lourdement qu’il ne faut? Le potier ne laisse pas ses
vases au feu trop longtemps, de peur qu’ils n’éclatent. (S. Ephr.)
Le musicien sage ne tend ses cordes ni trop, pour qu’elles ne
se cassent point, ni trop peu pour qu’elles rendent un son harmonieux; Dieu de même
ne laisse pas les hommes sans aucune douleur, ni ne leur en impose de trop lourdes.
(S. J. Chr.)
Le médecin prudent n'ordonne pas à ses malades des remèdes assez
violents pour les tuer, et le céleste médecin sait encore mieux mesurer la dose
de la tribulation qui convient aux justes. (Louis de Gr.). Bien des gens ne souffrent pas qui se
plaignent néanmoins, parce qu’ils trouvent lourd ce qui est très léger. (B.
Henri Suso.) Se plaindre à l’excès, dans la souffrance, est un signe de lâcheté.
Dieu fait souffrir
le pécheur pour le corriger et le sauver de la mort étemelle.
L'enfant prodigue se convertit dans la misère ; Jonas, dans
le ventre du poisson; Manassès, dans les cachots de Babylone (2 Par. XXXIH); S.
François Borgias, en présence du cadavre de sa protectrice, la reine Isabelle. — Dieu ressemble à un père qui rappelle un enfant à l’obéissance
la verge à la main (S. Bas.), à un médecin qui taille, qui cautérise pour guérir
et sauver de la mort. (S. Aug.) On bat les vêtements pour en faire sortir la
poussière, et c’est ainsi que Dieu frappe les hommes souillés par le péché. (S.
Thomas de Villeneuve).
Les souffrances ont pour premier effet de dégoûter le pêcheur
des choses terrestres; elles donnent aux plaisirs du monde l’amertume du fiel. Elles
nous détachent de la terre. Dieu éprouva les israélites en Egypte si sévèrement,
pour qu’ils eussent un désir plus vif de la Terre promise, de même Dieu nous
visite par la souffrance et la tribulation afin que nous nous détachions de
cette vallée de larmes pour rechercher avec plus de zèle la patrie céleste.
(Drexelius).
Le pécheur dans la souffrance remarque aussi sa faiblesse,
son isolement, et cherche un secours dans la prière. Le besoin apprend à prier.
« Les souffrances qui nous accablent nous forcent à nous rapprocher de
Dieu. » (S. Grég. Gr.). — Les coups qui nous frappent du dehors nous font rentrer en
nous-mêmes et éveillent en nous le remords (id.).
La tribulation est comme l’hiver, après lequel les arbres
produisent des fleurs et des fruits (S. Bonav.). La souffrance, si pénible qu’elle
soit, est donc la voie qui mène le plus sûrement à Dieu. (S. Thér.).
Catéchisme catholique populaire
François Spirago
Édition canadienne
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Année sainte MCML