vendredi 6 novembre 2015

Nationalisme athée et vrai patriotisme


« Dans le monde actuel, dans toutes les manifestations de la vie, il ne peut qu’y avoir deux modes véritablement fondamentaux, deux pôles d’attraction [...] De là vient que la déchristianisation du monde va de pair avec sa judaïsation. »
-Abbé Julio Meinvielle

 

Dieu faisant échouer l'entreprise orgueilleuse de Babel par la confusion des langues
 
Le souffle de la Providence

Qu’est-ce qui fait qu’une nation survit aux tempêtes de l’histoire? Combien de groupes ethniques ont vu leurs orgueilleuses forteresses s’écrouler avant de disparaître totalement de la surface de la terre, depuis la nuit des temps? Que sont devenues aujourd’hui les races qui ont voulu s’élever par-dessus les autres dans une sublimation de leur sang?

Punies par leur propre péché d’orgueil ou de jalousie, elles ont bien souvent fini écrasées (ou dispersées) par les différents moyens que la Providence utilise pour faire régner une justice que les orgueilleux eux-mêmes ne peuvent comprendre.

Pourtant le patriotisme est une vertu morale regardant la piété filiale et conséquemment le 4ème commandement : Père et mère honoreras afin de vivre longuement. Chaque catholique se doit donc d’être un patriote, et ces derniers ont souvent été les plus ardents défenseurs de leur nation, particulièrement chez nous au Québec.

La grande erreur contemporaine de nos nationalistes consiste à élever la nation au-dessus de l’ordre et des buts pour lesquelles Dieu a permis son existence, et ce jusqu’à l’excès.

Pour qu’une nation vive longuement, elle doit tendre à son but, qui est le même que celui de la famille mais à plus grande échelle : conduire le peuple à son salut, de génération en génération, en le protégeant déventuelles déchéances morales et des idolâtries de ses voisins.


Le nationalisme athée

On sait donc que le catholicisme, qui est la seule vraie religion et qui le prouve par les bienfaits de la civilisation qu’elle a répandus partout autour du globe, prescrit le vrai nationalisme. Qu’en est-il du patriotisme? Un nationaliste canadien-français peut-il écarter Dieu des projets qu’il a pour sa nation et espérer le redressement de sa patrie?

L’abbé Meinvielle, que nous avons choisi de citer en introduction, résume très bien le cas qui nous intéresse ici en choisissant l’exemple de la judaïsation. Il y a effectivement deux pôles fondamentaux d’attraction et il n’existe pas de juste mesure entre les deux : soit une nation se christianise jusqu’à atteindre son but, soit elle se déchristianise de la même façon jusqu’à sa perte totale.

Un nationaliste qui ne met pas en avant la religion catholique dans sa lutte mène automatiquement une entreprise anti-catholique : il laisse le culte adverse entrer, prendre chacune des institutions et dissoudre la morale – c’est un collaborateur des ennemis de la nation qui combattent au premier chef notre religion. Il peut bien se plaindre qu’on décroche les symboles religieux de ses ancêtres, mais au fond il est complice inconsciemment – il n’a pas la Foi.

Le fait que les patriotes canadiens-français ne connaissent plus la doctrine catholique est déjà une victoire considérable des « judaïsant » dont parle l’abbé Meinvielle sur un plan théologique. Le fait que ces patriotes continuent de militer pour une patrie, sans la pratique religieuse chrétienne, fait maintenant de ces militants des « judaïsants » malgré eux.

Pourtant que serait notre nation sans Jésus-Christ et son Église?

 
Comme une coquille vide

Le nationalisme sans la religion catholique perd d’ailleurs tout son sens…

- Pourquoi combats-tu?

- Pour ma nation.

- À quoi sert ta nation?

…Voilà, le combat nationaliste est une vaine passion orgueilleuse si le militant ne comprend pas que la nation est l’outil que Dieu a donné aux individus d’une même race (famille au sens élargi) pour atteindre leur fin ultime qu’est la vie éternelle. À quoi d’autre pourrait-elle servir?

En réduisant ses besoins, ses revendications et ses buts au plan matériel, le nationalisme athée place ses lois - pourtant « sacrées » - au même niveau que les autres doctrines et idéologies erronées qui mènent à la perdition des peuples, et est prêt à faire des concessions pour plaire à l’une ou l’autre d’entres elles.

Qu’importe que le militant soit de bonne volonté, il voudrait avancer et pourtant il recule, travaillant à l’œuvre de déchristianisation de son pays chaque fois qu’il néglige de confier son action nationaliste au Dieu qui lui a donné une nation.
 
 
Le véritable redressement passe par la Tradition 
 
Nos traditions sont importantes pour tous nos patriotes militants, mais semble-t-il qu’elles se sont désincarnées et qu’elles sont  maintenant réduites à un concept vague qui, au fond, n’implique aucune particularité ni aucun changement dans le mode de vie des nationaux concernés.

La première tradition de notre race, celle qui englobe toutes celles qui sont glorieuses, c’est la tradition occidentale et chrétienne. Un militant qui n’a aucune notion de catéchisme – excuse de son époque – et qui a cependant la volonté de renouer avec la tradition catholique de ses ancêtres doit au moins croire aux vérités de la sainte Eglise et prier du mieux qu’il le peut. Viendront les grâces et le retour aux sources.

Dans cette ère où le matérialisme « judaïsant », pour reprendre la théologie catholique de l’abbé Meinvielle, et le spiritualisme chrétien s’affrontent violemment, il est impossible pour le militant nationaliste  de retourner à la Tradition du jour au lendemain. Il doit réapprendre à vivre.

Il faut cependant chasser la tiédeur et raffermir la volonté des âmes pour que revienne enfin la volonté de sacrifice qui a toujours fait le véritable militant canadien-français
 

«  Il faut que l’affection de l’homme soit ordonnée par la charité : que d’abord et principalement il aime Dieu, ensuite soi-même, enfin le prochain, et parmi les prochains, davantage ceux qui sont les plus proches et plus à même de nous aider. »
     -Saint Thomas d’Aquin, Compendium theologiae
 
 
 
Kenny Piché,
Mouvement Tradition Québec