Les hommes ne peuvent agir que sur une matière préexistante: mais Dieu a fait la matière elle-même avec laquelle
il a formé toutes choses. (S. Iré.) Les hommes pour leurs oeuvres ont besoin d’instruments, y mettent de la peine et du temps. Dieu n’a fait que vouloir
et tout exista (Ps. CXLVIIL 5), la
parole qu’on lui attribue n’est autre chose
que sa volonté. — Dieu a
tiré du néant l’univers et toutes
ses merveilles. — Dieu se
contenta de dire: Fiat et aussitôt le ciel et la terre existèrent. Rien ne se fait de
rien, objecte Epicure; il aurait dit plus
exactement: rien ne se fait par rien
; cela est très vrai, aussi ne
disons-nous pas que la terre est de rien, mais qu’elle a été faite de rien par Dieu.
Dieu lui-même loua ses œuvres (Genèse, I, 31). L’univers était bon, parce que rien n'était contraire à la volonté divine, que tout y était conforme. (S. Amb.) Dieu loua lui-même son oeuvre, parce que nous et toutes les créatures, nous sommes incapables de la louer convenablement. (S. J. Chr.) ; au moins devons-nous imiter les trois jeunes gens qui exaltaient les œuvres de Dieu dans la fournaise. (Dan. JII.) — Ce qui est mauvais l'est devenu par l'abus que les créatures ont fait de leur volonté libre.
Néanmoins aucun être ne peut devenir
mauvais dans son essence; tout être est nécessairement bon sous quelque rapport
(S. Aug.).
Un bon père montre à ses enfants de belles images pour les réjouir et s’en faire aimer, et Dieu a voulu montrer sa gloire à des êtres raisonnables pour nous donner la joie et le bonheur. Nous sommes, parce que Dieu est bon (S. Aug.). Sa bonté seule qu’il voulait communiquer à d’autres est le mobile de la création (S. Th. Aq.) Aussi tout l'univers existe pour notre bien: certains êtres pour notre conservation: la terre, les plantes, les animaux ; d'autres pour notre instruction : les astres; d'autres pour notre plaisir: les couleurs, les parfums, la musique; d'autres enfin pour nous éprouver: la pauvreté, la maladie, les malheurs, les bêtes malfaisantes. (S. Bern.)
Mon Seigneur et mon Dieu!
devons-nous nous écrier, tout ce que je vois me dit que vous l’avez fait pour
mon bien et me dit de vous aimer. (S. Aug.) — Dieu ne fut forcé par rien à créer l’univers ; il n’en avait nul besoin ; (Athénagore) et
précisément pour montrer qu’il agissait selon son bon plaisir, il créa les
êtres non pas à la fois, mais successivement. (Bossuet).
3. Le but de la création est de
révéler aux créatures raisonnables la gloire
de Dieu.
L’oeuvre devait louer l’auteur par sa perfection, comme une belle toile fait la gloire d’un
peintre. Il faut en effet bien distinguer le but de l'ouvrier (le mobile qui le pousse à agir) et le but de l’oeuvre (ce à quoi une chose est destinée); l’horloger fait la montre
pour gagner sa vie, mais la montre a pour but de marquer les heures. En Dieu, le
mobile de son acte créateur a été sa
bonté, le but de son oeuvre est de le glorifier et de rendre heureuses ses créatures raisonnables. — La
quantité innombrable et l’immense variété des minéraux, des végétaux et des
animaux, l’énorme quantité des astres (Ps. XVIII, 1) existe uniquement afin que
les anges et les hommes reconnaissent et admirent la majesté divine. Ce
que je vois s’écrie: O Dieu que vous êtes grand! Que vous êtes bon! — Les
anges et les hommes existent de leur côté uniquement pour reconnaître et glorifier la majesté divine.
Nous savons aussi que les saints anges contemplent Dieu et le louent sans cesse
(ls. YI, 3) ; et S. Augustin dit de l’homme : « Vous nous avez créés pour
vous, Seigneur ! et notre coeur est inquiet jusqu’à ce qu’il se repose en vous
! » — Les démons même sont obligés de contribuer à la gloire de Dieu : car
ils montrent par leurs tourments la grandeur de la sainteté et de la justice de
Dieu, et Dieu fait tourner toutes leurs ruses à sa gloire et au salut des
hommes. — Les réprouvés aussi ne font rien perdre à Dieu de sa gloire; eux
glorifieront pendant toute l’éternité la justice de Dieu, tandis que les élus
proclameront sa miséricorde. (Marie Lataste). Le Seigneur a tout créé pour
lui-même (Prov. XVI, 4); il a créé pour sa gloire tous ceux qui invoquent son
nom (Is. XL1ÏI, 7). Cependant il n’a pas créé l’univers pour augmenter sa gloire ou pour se la procurer (Conc. Vat. 1, 3), car il
est souverainement bienheureux et n’a besoin de rien ; il n’est pas non plus ambitieux, car il réclame uniquement l’honneur qui lui est dû.
Puisque nous existons pour la
glorification de Dieu, nous devons en toutes choses agir avec cette intention.
S. Paul nous ordonne donc, « quoi
que nous fassions, que nous mangions ou que nous buvions, de tout faire pour la
gloire de Dieu » (l Cor. X, 31). Rien n’est plus facile, car les moindres
actions peuvent être offertes à Dieu à cette intention. (S. J. Chr.)
N’oublions pas de faire la bonne
intention le matin et de la renouveler souvent dans la journée.