Introduction
Avec
la Théorie du genre, on peut parler de Révolution qui tire ses origines des
conceptions philosophiques de Rousseau, du mouvement féministe d’après-guerre
et de la règle de l’interchangeabilité de notre époque moderne. « On ne naît
pas femme, on le devient » dit Simone de Beauvoir.
Définition
Pour
les théoriciens du genre, «le genre est une expression qui définit notre
identité sexuelle comme une construction sociale». On naît avec un sexe qui est
indifférent et ne définit aucunement notre identité. Toute distinction entre le
masculin et le féminin n’est que le fruit d’une construction sociale sans lien
avec le sexe donné à la naissance. Ainsi mon identité m’appartient et c’est moi
qui choisis d’être homme ou femme et je suis seul maître de mon orientation
sexuelle : hétérosexuelle, homosexuelle ou autres.
La
théorie du genre se présente comme moyen de mettre un terme à l’aliénation des individus par la société, qui sous le
couvert de sa culture, de son histoire et de ses coutumes, conditionne
l’individu et lui impose son identité masculine ou féminine de façon
irrationnelle, abusive et arbitraire.
Son
programme consiste en la maxime : liberté, égalité, fraternité. Liberté dans notre choix de vie; égalité de toutes les tendances
personnelles dans une société
fraternelle et tolérante.
Le
sexe biologique se distingue désormais de l’identité sexuelle qui me permet de
me définir homme ou femme selon ma préférence indépendamment de mon orientation
sexuelle, qui elle se découvre au gré de mes attirances personnelles.
Les buts
La
théorie du genre a pour but de corriger les normes sociales qui sont des
facteurs d’oppression et des moyens d’asservissement. Elle affiche un but
altruiste dans la libération des individus de
cette oppression sociale. Sont
visés bien sûr les structures traditionnelles, tel le mariage, la maternité, la
famille et l’enfant.
Ce
qu’il faut à tout prix, c’est abattre la nature et la déposséder de son rôle
d’assigner une identité masculine ou féminine. Si la nature ne détermine plus
mon identité sexuelle, mon identité sexuelle ne relève alors que de mon choix
personnel.
Le rôle de l’école
Plusieurs
questions se posent. L’école devient-elle alors un laboratoire, un lieu de
conditionnement et de destruction d’où devront sortir les nouvelles générations
déconditionnées ? Contrairement aux adultes qui ont été sacrifiés et auxquels
la société a imposé toutes sortes de stéréotypes, les enfants doivent être
soustraits dès leur jeune âge à l’influence de la société et à l’éducation
reçue en famille.
L’école
devient cette maison de redressement où l’on substitue l’émotion à la formation
du jugement et de la réflexion pour faire perdre à l’enfant sa faculté de jugement? La
pensée de l’homme va au jugement qui est discriminant. Si on écarte de la
formation de l’enfant tout contact avec un monde classique, l’enseignement et
l’école se réduisent-ils à des lieux communs vulgaires d’où sortiront des
jugements sans profondeur, des choix non discriminant, une
misère intellectuelle ?
Si
la Théorie du genre nous dit que l’on peut-être qui on veut et ce qu’on veut,
tout devient interchangeable et toute différence doit disparaître. Cela
n’entraîne en conséquence la disparition de la notion de l’altérité. L’autre
c’est celui que je ne peux pas être. Si tous les choix ont la même valeur, s’il
n’y a plus de place à la différence, l’autre n’est-il pas réduit à n’être un
moyen qui me sert à me contempler moi-même ?
La stratégie
scolaire dans les manuels
La
théorie du genre est enseignée à l’école non comme une hypothèse mais comme une
théorie hautement scientifique. Les manuels présentent la complémentarité de
l’homme et de la femme comme une construction rétrograde de la société et non
comme une donnée de la nature.
Les
théoriciens du genre vont insister longuement sur la période de
l’indifférenciation des sexes dans la période fœtale et embryonnaire sans
rappeler que le fœtus et l’embryon sont déjà garçon (XY) ou fille (XX) dès
l’instant de la conception.
On
passe presque sous silence la période de la puberté où le corps des garçons et
des filles deviennent homme et femme adulte par le développement naturel. On
n’envisage par ailleurs aucune finalité à ce développement. La puberté se
réduit plutôt à l’étape à partir de laquelle il est possible de vivre sa
sexualité et au moment où les organes sexuels deviennent fonctionnels. Pourtant,
la science nous démontre clairement que les différences physiologiques entre
homme et femme ne se réduisent pas uniquement à cette fonction de reproduction.
Enfin
on donne une grande place aux anomalies sexuelles. D’ailleurs on ne dit plus
«anomalies» sexuelles mais «originalités surprenantes». Pourtant en biologie on
parle d’anomalies pour nommer ce qui diffère de la normalité. Employer le terme
anomalie c’est reconnaître une norme, un ordre dans la nature. La normalité
veut logiquement l’harmonie du sexe et du genre de la personne.
Dans
la théorie du genre, chaque dimension (sexe biologique, identité et
orientation) est présentée séparément et même de manière opposée.
Fondements
philosophiques
La
nature est ce qui existe depuis la naissance, qui est dans son état natif, qui
n’a pas été modifié
depuis la naissance. Le terme nature décrit une permanence.
Dans
le récit de la création de la Genèse, la nature est l’œuvre de Dieu, créateur
non seulement des éléments mais de l’identité homme et femme.
Pour
Aristote et Saint Thomas d’Aquin, l’homme est naturellement social et on ne
peut imaginer l’homme sans cette dimension sociale.
Par
contre pour Rousseau,
il existe un état de nature où l’homme naît bon avec un instinct de
conservation qu’il appelle amour de soi et la pitié qui incite l’homme à la
répugnance naturelle de la souffrance et de la mort chez ses semblables. Cet
état de nature précède toute civilisation c’est-à-dire qu’elle exclut toute
dimension sociale. L’homme naturel ne connaît ni le bien, ni le mal et vit au
présent sans souci des lendemains. Main un jour, il se trouva quelqu’un qui
affirma son droit sur une propriété et entraîna la déchéance de l’humanité.
L’avènement de la propriété entraîna la constitution de la société civile et
fit perdre à l’homme son innocence. Pour Rousseau, l’homme est naturellement
bon et c’est la société qui déprave et pervertit l’homme. En dehors de cet état
de nature tout est construction sociale :
la propriété, l’ordre, les biens nécessaires à la vie commune en société et à
la survie de la société, etc. On voit combien cette philosophie peut servir de
base à la Théorie du genre. Ce qu’il y a d’humain chez l’homme lui vient de la
société, d’où cette nécessité de reconstruction de l’homme.
Réponse
philosophique
Contrairement
à la conception philosophique de Rousseau à l’effet que la société est une
création humaine, il faut répondre que la société, les personnes et les
propriétés existent antérieurement aux lois et qu’il y a des lois parce qu’il y
a des propriétés, parce qu’il y a une société. Les deux systèmes s’opposent
radicalement. Le législateur n’est pas libre de changer la nature et ses lois à
sa convenance mais il est au service de la nature et la protège. Il n’a pas le
pouvoir de la modifier parce qu’elle est immuable. Un État, digne de ce nom,
doit reconnaître des droits et devoirs antérieurs à toute loi humaine. On
appelle ces droits et devoirs : la loi naturelle. Et parmi ces droits et
devoirs qui émanent de Dieu, créateur de la nature humaine, on trouve déjà tous
les biens qui relèvent directement de cette nature.
Pour
s’en convaincre, il s’agit de démontrer le lien qui existe entre la propriété
et la nature humaine. Si on prend la propriété au sens large, c’est-à-dire à la
fois comme plaisir d’avoir, de posséder et comme plaisir de faire, on peut dire
que l’homme naît propriétaire. En effet, l’homme naît avec des besoins dont la
satisfaction est indispensable à sa survie et il a à sa disposition des organes
et des facultés dont l’exercice est essentiel au contentement de ces besoins. Séparer
l’homme de ces facultés, c’est le faire mourir.
Il
est facile de constater que l’homme ne peut vivre sans pourvoir à ses besoins
et qu’il ne peut les combler sans le travail. Et l’homme ne peut travailler que
s’il a la certitude de satisfaire aux besoins de sa nature par le fruit de son
travail. Voilà pourquoi la propriété est d’institution divine et qu’elle est
contenue dans la nature même de l’homme. La raison d’être de la loi, c’est
d’assurer la sûreté, la garantie et la protection de la propriété.
À
titre d’exemple, on peut noter les peuples primitifs qui n’avaient pourtant pas
de lois, protégeaient la propriété en formant des tribus pour assurer les biens
nécessaires à leur survie. Ainsi on voit bien que la société dans un état de
droit et de justice, met la force publique au service de la propriété pour la
défendre et assurer la survie des individus. Donc la loi naît de la propriété
et non le contraire.
Cette
démonstration prouve que la propriété relève du droit naturel et non de
conventions susceptibles d’être abrogées. Par analogie, on peut démontrer que
tous les biens constitutifs de notre nature ne sont pas des conventions
sociales, des constructions humaines, des créations arbitraires, des
stéréotypes : la complémentarité de l’homme et de la femme, la famille
composée d’un père et d’une mère réunis pour accueillir des enfants, etc. Ces
biens sont étroitement liés à la nature et à sa survie et ne sauraient être
retranchés sans de graves conséquences.
Admettre
que les comportements humains ne sont que des conventions sociales, des
stéréotypes, c’est admettre que le législateur peut les modifier en maître
absolu et sans limite, tenter de nouvelles expériences.
Qu’est-ce qui est
vrai ?
1)
Il est vrai qu’on devient femme, qu’on devient homme. L’homme naît mauvais et
c’est la société qui le rend bon. Par le péché originel, l’homme est entré en
révolte contre son créateur et n’a pas conservé les privilèges de la nature que
Dieu lui avait donnée. Sans la grâce surnaturelle, l’homme voit sa nature
s’effondrer sur elle-même : aveuglement de l’intelligence, faiblesse de sa
volonté, tyrannie de ses passions, etc.
La société rend
l’homme bon dans le sens où l’excellence d’une société se mesure à sa capacité de
conduire l’humanité au bien commun et l’individu au bien particulier. Une fois
donné par la nature, le talent doit être développé et encouragé. Par
conséquent, si la nature nous détermine, elle nous donne une part importante
dans le développement de notre personnalité et de notre identité. On comprend
désormais le rôle de l’éducation qui vient fortifier la nature et lui donne
tous les moyens pour parvenir à sa fin. La liberté de l’homme consiste à
choisir le bien et se mouvoir dans le bien. Toute atteinte à l’ordre naturel
est une atteinte à la liberté de l’homme.
2)
Il est vrai également que toute société se rattache à une culture, à une
tradition qui imprègne nos manières de vivre, de voir et de travailler. Mais
loin d’être une aliénation, être héritier d’une grande civilisation est un
privilège qui nous fait participer à la richesse acquise et nous permet de nous
identifier et nous construire.
3)
Il est également vrai que la formation et l’éducation ne sont pas neutres et
qu’il faut soustraire l’enfant aux mauvaises influences, aux mauvais exemples
et à la perversion qui conduisent à des comportements déviants. Pour une
éducation à la virilité et à la féminité, il faut apprendre au garçon à être un
garçon et à la fille à être une fille. La personnalité de l’homme et de la
femme se construit sur le respect l’autre. Et pour respecter l’autre, il faut
apprendre à se respecter soi-même. Et la première condition pour se respecter
soi-même c’est de se connaître soi-même.
Qu’est-ce qui est faux?
Il est
faux de dire avec Simone de Beauvoir, que l’on ne naît pas homme ou femme.
Il est
également faux de prétendre que l’homme naît bon et que c’est la société qui le
corrompt.
Conclusion
La
Théorie du genre nous conduit au totalitarisme, soit celui de l’homme nouveau
qui renoue avec son vieux démon : le progrès avec l’espoir d’une société
sans classe et fraternelle qui avance vers la perfection, la maîtrise, le
mieux.
Quand
on pense que bientôt l’homme pourra intervenir sur sa propre nature et s’affranchir
des contraintes qu’impose la nature par le clonage, la manipulation du génome,
etc., et que les seules barrières se limitent à des comités d’éthique qui
courent derrière les problèmes plutôt que d’apporter des solutions, c’est
inquiétant.
Un
monde qui a perdu son identité devient une proie facile et docile à manipuler
mais peut toujours se réveiller honteux d’avoir été trompé par des fables.
Il
semble que la société moderne est rétrograde et n’a rien
compris. Au lieu de prendre conscience de la vulnérabilité de la nature et de
la nécessité de venir à son secours et de la préserver, on la piétine, on la
viole et on la réduit à néant sans aucune honte. On la traite avec une telle
suffisance, une telle arrogance qu’on pourrait croire que l’écologie n’est
finalement qu’hypocrisie.
Malgré
tout, vivons d’espérance, car la résurrection n’a jamais été aussi proche que
le jour où la pierre fut scellée sur le tombeau.
Laurence
Rossignole, député socialiste en France précise : « La laïcité, c’est ce
qui protège l’enfant et garantit aux enfants les mêmes droits et l’accès aux
mêmes valeurs. Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents. Donc la
République doit leur offrir des lieux qui leur permettront, ensuite, de faire
leur choix. C’est le cadre de l’école publique. C’est ce dont la France a
besoin aujourd’hui. »
Vincent Peillon,
ministre de l’Éducation nationale rajoute : « l’école a un rôle
fondamental à jouer puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses
attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien
une nouvelle naissance, une transsubstantiation qu’opère dans l’école et par
l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie,
ses nouvelles tables de la loi. »