Le mouvement Tradition Québec vient de naître. Nous en sommes aux
premiers balbutiements de notre grand projet. Notre objectif est clairement
défini; le retour de la Tradition catholique au Québec. Il faut que ce soit clair,
nous ne nous laisserons pas paralyser par une guerre à l’Église conciliaire. Sa
situation est de plus en plus critique, alors que celle de la Tradition
catholique semble florissante. À quoi bon perdre de notre précieux temps dans
un débat doctrinal avec un mouvement au crépuscule de sa vie religieuse. Cela,
nous ne le ferons pas, mais il nous faudra pour le moins comprendre le
fonctionnement d’une machine qui nous a longtemps bloqué et qui tentera
bientôt le tout pour le tout pour empêcher le rétablissement de l’ordre Divin,
de la véritable religion catholique.
« C’est notre
devoir pastoral de les avertir du péril redoutable qui les menace : qu’ils
se souviennent tous que ce socialisme éducateur a pour père le libéralisme, et
pour héritier le bolchevisme. » -Pie XI, Quadragesimo anno
Le réseau moderniste
L’enquête commence à
la base du réseau moderniste. S’il est très difficile de traquer les idées
modernes et libérales, tant elles sont répandues dans le clergé conciliaire,
nous pouvons cependant cerner les organismes qui les propagent. Au Québec, il
existe plusieurs organes bénéficiant d’un pouvoir économique considérable qui
œuvrent à alimenter en propagande humaniste et œcuméniste les organisations
pastorales qui ont maintenant un pouvoir d'influence certain sur les autorités
diocésaines. Les grandes révolutions qui ont renversé les trônes n’ont toujours
été qu’une illusion de mouvements populaires ou démocratiques, dirigés au fond
par des puissances idéologiques, armés de moyens financiers impressionnants, et qui
tendaient vers un but spécifique bien loin de l’objectif officiel des
révolutionnaires.
Au Québec et au Canada, l’œuvre sociale de l’Église
engendrée par l’encyclique Rerum Novarum de
Léon XIII allait mener, au 20e siècle, à la création d’organismes
sociaux catholiques visant à contrer l’expansion du socialisme international en
offrant une alternative vraiment chrétienne aux mouvements ouvriers.
Ce sont ces organisations qui, après le relâchement et la
réorientation doctrinale de Vatican II, allaient elles aussi se détourner du
Christ et se tourner vers l’homme,
ouvrant les portes de leurs institutions à l’ennemi socialiste et humaniste au
côté duquel elles avaient évolué parallèlement. D’autres mouvements œcuménistes
vinrent complémenter cette orientation humaniste du mouvement pastoral
québécois dans les années qui suivirent le concile.
Encore aujourd’hui en 2015, ce sont quelques mouvements et
leurs publications, appuyés par un important financement occulte et
philanthropique, qui répandent massivement la subversion parmi le clergé
québécois démocratisé où les agents pastoraux issus de mouvements sociaux
règnent en maîtres.
Les profils financiers de ces organismes rendus publics par
les politiques de transparences du gouvernement fédéral, nous pouvons
aujourd’hui cerner les principaux acteurs de la subversion humaniste au sein
des diocèses du Québec.
Quelques mouvements à l’œuvre
1.La Compagnie de Jésus
Les jésuites ont joué un rôle important dans la glorieuse
histoire de notre nation depuis sa fondation. Nous ne pouvons pas leur enlever
l’importance que leur implication a eue sur le succès de l’entreprise française
en Amérique. Ils nous ont donné les saints martyrs canadiens,
d’impressionnantes archives historiques et de vaillants guerriers orthodoxes jusqu’aux derniers jours de gloire
de la Tradition catholique au Québec.
L’encyclique Rerum
Novarum sur la question ouvrière, publiée
en 1891 par le pape Léon XIII, allait leur inspirer 20 ans plus tard la
fondation d’un mouvement canadien-français pour faire la promotion de la
doctrine sociale de l’Église et mettre en garde la population contre les pièges
incessants de l’humanisme laïcard et du socialisme international; l’École
Sociale Populaire. Ce même mouvement allait fonder, en 1941, la revue Relations, qui fut longtemps dirigée de
manière impeccable par un traditionaliste, le R.P. d’Anjou S.J.
À la dérive depuis le tour de force moderniste du Concile
Vatican II, les débris restant de l’aventure du militantisme social des
jésuites au Québec allaient se consolider en fondant le Centre Justice et Foi sur les ruines de l’École Sociale Populaire en 1983. Ayant troqué la doctrine sociale
traditionnelle de l’Église catholique
pour la théologie de la libération, ils donnent aujourd’hui les pages de
leur magazine en pâture aux mouvements sociaux laïques infiltrés par l’extrême
gauche marxiste de la province et aux partisans d’un œcuménisme relativiste.
Membre important du réseau moderniste auxquels nous nous
intéresserons ici, la Compagnie de Jésus
du Québec fait partie de ces forces financières du modernisme qui cachent bien
des mystères.
Alimentée financièrement (5,4 millions en 2014) par un autre
organisme appelé « Fonds Casot »[1],
la Compagnie de Jésus réparti ses dons et son influence parmi les organismes
sociaux communautaires compatibles avec la théologie de la libération, de
manière directe ou par l’entremise de son organisme Justice et foi.
2. La Fondation Béati
Fondée en 1990 sur la fortune d’un multimillionnaire qui a
fait promettre à ses collaborateurs le secret absolu sur son identité, la
Fondation Béati est un des centres de financement occulte des entreprises
œcuménistes et modernistes de la province et du pays.
Cette mystérieuse fondation destinée originellement à
soutenir l’Église catholique a bien vite épousé la doctrine œcuméniste du R.P.
jésuite Irénée Beaubien. Ce dernier était nommé en président de la nouvelle Commission diocésaine d’œcuménisme en 1962 et ses travaux allaient
aboutir à la forme définitive et actuelle du Centre Canadien d’Œcuménisme que nous aborderons plus loin.
Cette affinité avec les idées du père Beaubien se confirme
également par le partenariat officiel que la Fondation Béati accorde à
l’organisme œcuméniste Sentiers de foi
fondé en 1984 par le jésuite progressiste.
Si le financement de Béati
reste un mystère, son orientation officielle est pour sa part claire et
nette :
« Dans le domaine spirituel et religieux, il
s'agissait pour la Fondation Béati d'appuyer les idées les plus progressistes
de Vatican II, de risquer des voies novatrices dans la recherche de sens des
hommes et des femmes d'aujourd'hui et, éventuellement, d'abandonner plusieurs
orientations pastorales héritières d'un monde de chrétienté. » - tiré du
site officiel de la Fondation Béati
3. Le Centre Canadien d’Œcuménisme
Le Centre Canadien
d’Œcuménisme se démarque des autres mouvements avec lesquels nous débutons
notre étude; il a été fondé par l’épiscopat canadien sous le nom d'Office national d’œcuménisme en 1966 avec
comme président le jésuite œcuméniste Irénée Beaubien.
C’est en 1975, après la fusion de l’Office avec le Centre
d’œcuménisme que l’organisme prenait le nom qu’il porte encore aujourd’hui.
Administré par des représentants de plusieurs communautés
religieuses, le centre publie lui aussi son magazine intitulé bêtement Œcuménisme. Cet organisme ultra financé
sert de figure de proue aux mouvements religieux et populaires que nous
aborderons dans notre enquête. La mission du centre, expliquée sur son site
officiel, énonce clairement la nature des activités auxquelles il prend
part :
« Le Centre fournit des informations œcuméniques et
interreligieuses aux écoles, gouvernements, entreprises et à d'autres
organismes, par des conférences, des consultations et des ateliers. Les foyers
mixtes considèrent le Centre comme une ressource indispensable de par son
ouverture et de par sa capacité à les mettre en contact avec d'autres familles
qui partagent des expériences semblables. »
C’est donc le couronnement des orientations interreligieuses
de l’épiscopat canadien que nous avons ici, l’existence du Centre Canadien d’Œcuménisme à
elle seule justifie la position relativiste de tous les organismes qui œuvrent
à la propagation des idées modernistes au sein des équipes pastorales
diocésaines.
Le point de départ
Voilà donc les principaux dossiers qui sont là, ouverts sur
notre table, pour le début d’une vaste recherche sur le modernisme qui ne sera
qu’une activité secondaire, notre but premier étant la promotion du
Catholicisme traditionnel. Le financement est occulte… Qui contribue et pour
quelles raisons? Les ramifications se comptent par centaines… Quelles sont
leurs actions, où répandent-elles le poison moderniste?
Dans tous ces mouvements, il ne reste plus de catholique que
le nom, rien ne les différencie des mouvements communautaires d’inspiration
marxiste et humaniste, sinon qu’ils disent frauduleusement obéir aux
enseignements de Notre Seigneur Jésus-Christ. Les évêques tolèrent ou
encouragent cela, certes, mais n’avons-nous pas là la preuve que la révolution
ne vient ni d’en bas, ni d’en haut, mais bel et bien de groupes occultes qui
étendent leurs influences à grand coup de littérature subversive et de
subventions aux organismes?
Alors que les diocèses du Québec eux-mêmes sont en difficultés
financières, n’est-il pas étonnant de voir cet impressionnant magot investi
dans la subversion moderniste et humaniste par des financiers anonymes cachés
derrières des organismes enregistrés?
À travers notre combat pour le retour de la Tradition catholique
au Québec, nous continuerons de recueillir des informations, spécialement sur
les personnes et les organismes qui se dresseront sur notre chemin. Nous aurons peut-être la chance, quand le
règne du Christ-Roi sera restauré, de comprendre ce qui s’est passé : qui
a voulu chasser Notre Seigneur de son Église et pourquoi?
Sources :
[1] Du nom du père
Jean-Joseph Casot S.J. Il fut le dernier jésuite à mourir en Canada en l'an
1800. Suite à la chute de la Nouvelle-France et à ses suites, une interdiction à
recruter pour les congrégations avait été établie par le nouveau pouvoir. De
1790 à son décès, Il était le dernier administrateur des propriétés de sa
congrégation. Après son entrée dans l'Eternité, la question de la succession
des biens de la Compagnie de Jésus fit une polémique qui dura jusqu'au
règlement définitif, sous le premier ministre Honoré Mercier. Ce litige resta
dans l'histoire sous le nom de l'Affaire du trésor des Jésuites.