lundi 9 mars 2015

Enquête sur le modernisme au Québec


 

Le mouvement Tradition Québec vient de naître. Nous en sommes aux premiers balbutiements de notre grand projet. Notre objectif est clairement défini; le retour de la Tradition catholique au Québec. Il faut que ce soit clair, nous ne nous laisserons pas paralyser par une guerre à l’Église conciliaire. Sa situation est de plus en plus critique, alors que celle de la Tradition catholique semble florissante. À quoi bon perdre de notre précieux temps dans un débat doctrinal avec un mouvement au crépuscule de sa vie religieuse. Cela, nous ne le ferons pas, mais il nous faudra pour le moins comprendre le fonctionnement d’une machine qui nous a longtemps bloqué et qui tentera bientôt le tout pour le tout pour empêcher le rétablissement de l’ordre Divin, de la véritable religion catholique.

« C’est notre devoir pastoral de les avertir du péril redoutable qui les menace : qu’ils se souviennent tous que ce socialisme éducateur a pour père le libéralisme, et pour héritier le bolchevisme. » -Pie XI, Quadragesimo anno

Le réseau moderniste

L’enquête commence à la base du réseau moderniste. S’il est très difficile de traquer les idées modernes et libérales, tant elles sont répandues dans le clergé conciliaire, nous pouvons cependant cerner les organismes qui les propagent. Au Québec, il existe plusieurs organes bénéficiant d’un pouvoir économique considérable qui œuvrent à alimenter en propagande humaniste et œcuméniste les organisations pastorales qui ont maintenant un pouvoir d'influence certain sur les autorités diocésaines. Les grandes révolutions qui ont renversé les trônes n’ont toujours été qu’une illusion de mouvements populaires ou démocratiques, dirigés au fond par des puissances idéologiques, armés de moyens financiers impressionnants, et qui tendaient vers un but spécifique bien loin de l’objectif officiel des révolutionnaires.

Au Québec et au Canada, l’œuvre sociale de l’Église engendrée par l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII allait mener, au 20e siècle, à la création d’organismes sociaux catholiques visant à contrer l’expansion du socialisme international en offrant une alternative vraiment chrétienne aux mouvements ouvriers.

Ce sont ces organisations qui, après le relâchement et la réorientation doctrinale de Vatican II, allaient elles aussi se détourner du Christ  et se tourner vers l’homme, ouvrant les portes de leurs institutions à l’ennemi socialiste et humaniste au côté duquel elles avaient évolué parallèlement. D’autres mouvements œcuménistes vinrent complémenter cette orientation humaniste du mouvement pastoral québécois dans les années qui suivirent le concile.

Encore aujourd’hui en 2015, ce sont quelques mouvements et leurs publications, appuyés par un important financement occulte et philanthropique, qui répandent massivement la subversion parmi le clergé québécois démocratisé où les agents pastoraux issus de mouvements sociaux règnent en maîtres.

Les profils financiers de ces organismes rendus publics par les politiques de transparences du gouvernement fédéral, nous pouvons aujourd’hui cerner les principaux acteurs de la subversion humaniste au sein des diocèses du Québec.


Quelques mouvements à l’œuvre
1.La Compagnie de Jésus

Les jésuites ont joué un rôle important dans la glorieuse histoire de notre nation depuis sa fondation. Nous ne pouvons pas leur enlever l’importance que leur implication a eue sur le succès de l’entreprise française en Amérique. Ils nous ont donné les saints martyrs canadiens, d’impressionnantes archives historiques et de vaillants guerriers  orthodoxes jusqu’aux derniers jours de gloire de la Tradition catholique au Québec.

L’encyclique Rerum Novarum sur la question ouvrière, publiée en 1891 par le pape Léon XIII, allait leur inspirer 20 ans plus tard la fondation d’un mouvement canadien-français pour faire la promotion de la doctrine sociale de l’Église et mettre en garde la population contre les pièges incessants de l’humanisme laïcard et du socialisme international; l’École Sociale Populaire. Ce même mouvement allait fonder, en 1941, la revue Relations, qui fut longtemps dirigée de manière impeccable par un traditionaliste, le R.P. d’Anjou S.J.

À la dérive depuis le tour de force moderniste du Concile Vatican II, les débris restant de l’aventure du militantisme social des jésuites au Québec allaient se consolider en fondant le Centre Justice et Foi sur les ruines de l’École Sociale Populaire en 1983. Ayant troqué la doctrine sociale traditionnelle de l’Église catholique  pour la théologie de la libération, ils donnent aujourd’hui les pages de leur magazine en pâture aux mouvements sociaux laïques infiltrés par l’extrême gauche marxiste de la province et aux partisans d’un œcuménisme relativiste.

Membre important du réseau moderniste auxquels nous nous intéresserons ici, la Compagnie de Jésus du Québec fait partie de ces forces financières du modernisme qui cachent bien des mystères.

Alimentée financièrement (5,4 millions en 2014) par un autre organisme appelé « Fonds Casot »[1], la Compagnie de Jésus réparti ses dons et son influence parmi les organismes sociaux communautaires compatibles avec la théologie de la libération, de manière directe ou par l’entremise de son organisme Justice et foi.

 
 

2. La Fondation Béati

Fondée en 1990 sur la fortune d’un multimillionnaire qui a fait promettre à ses collaborateurs le secret absolu sur son identité, la Fondation Béati est un des centres de financement occulte des entreprises œcuménistes et modernistes de la province et du pays.

Cette mystérieuse fondation destinée originellement à soutenir l’Église catholique a bien vite épousé la doctrine œcuméniste du R.P. jésuite Irénée Beaubien. Ce dernier était nommé en  président de la nouvelle Commission diocésaine d’œcuménisme en 1962 et ses travaux allaient aboutir à la forme définitive et actuelle du Centre Canadien d’Œcuménisme que nous aborderons plus loin.  

Cette affinité avec les idées du père Beaubien se confirme également par le partenariat officiel que la Fondation Béati accorde à l’organisme œcuméniste Sentiers de foi fondé en 1984 par le jésuite progressiste.

Si le financement de Béati reste un mystère, son orientation officielle est pour sa part claire et nette :

« Dans le domaine spirituel et religieux, il s'agissait pour la Fondation Béati d'appuyer les idées les plus progressistes de Vatican II, de risquer des voies novatrices dans la recherche de sens des hommes et des femmes d'aujourd'hui et, éventuellement, d'abandonner plusieurs orientations pastorales héritières d'un monde de chrétienté. » - tiré du site officiel de la Fondation Béati




3. Le Centre Canadien d’Œcuménisme

Le Centre Canadien d’Œcuménisme se démarque des autres mouvements avec lesquels nous débutons notre étude; il a été fondé par l’épiscopat canadien sous le nom d'Office national d’œcuménisme en 1966 avec comme président le jésuite œcuméniste Irénée Beaubien.

C’est en 1975, après la fusion de l’Office avec le Centre d’œcuménisme que l’organisme prenait le nom qu’il porte encore aujourd’hui.

Administré par des représentants de plusieurs communautés religieuses, le centre publie lui aussi son magazine intitulé bêtement Œcuménisme. Cet organisme ultra financé sert de figure de proue aux mouvements religieux et populaires que nous aborderons dans notre enquête. La mission du centre, expliquée sur son site officiel, énonce clairement la nature des activités auxquelles il prend part :

« Le Centre fournit des informations œcuméniques et interreligieuses aux écoles, gouvernements, entreprises et à d'autres organismes, par des conférences, des consultations et des ateliers. Les foyers mixtes considèrent le Centre comme une ressource indispensable de par son ouverture et de par sa capacité à les mettre en contact avec d'autres familles qui partagent des expériences semblables. »

C’est donc le couronnement des orientations interreligieuses de l’épiscopat canadien que nous avons ici, l’existence du Centre Canadien d’Œcuménisme  à elle seule justifie la position relativiste de tous les organismes qui œuvrent à la propagation des idées modernistes au sein des équipes pastorales diocésaines.




Le point de départ

Voilà donc les principaux dossiers qui sont là, ouverts sur notre table, pour le début d’une vaste recherche sur le modernisme qui ne sera qu’une activité secondaire, notre but premier étant la promotion du Catholicisme traditionnel. Le financement est occulte… Qui contribue et pour quelles raisons? Les ramifications se comptent par centaines… Quelles sont leurs actions, où répandent-elles le poison moderniste?

Dans tous ces mouvements, il ne reste plus de catholique que le nom, rien ne les différencie des mouvements communautaires d’inspiration marxiste et humaniste, sinon qu’ils disent frauduleusement obéir aux enseignements de Notre Seigneur Jésus-Christ. Les évêques tolèrent ou encouragent cela, certes, mais n’avons-nous pas là la preuve que la révolution ne vient ni d’en bas, ni d’en haut, mais bel et bien de groupes occultes qui étendent leurs influences à grand coup de littérature subversive et de subventions aux organismes?

Alors que les diocèses du Québec eux-mêmes sont en difficultés financières, n’est-il pas étonnant de voir cet impressionnant magot investi dans la subversion moderniste et humaniste par des financiers anonymes cachés derrières des organismes  enregistrés?

À travers notre combat pour le retour de la Tradition catholique au Québec, nous continuerons de recueillir des informations, spécialement sur les personnes et les organismes qui se dresseront sur notre chemin.  Nous aurons peut-être la chance, quand le règne du Christ-Roi sera restauré, de comprendre ce qui s’est passé : qui a voulu chasser Notre Seigneur de son Église et pourquoi?


 
 


Sources :











[1]    Du nom du père Jean-Joseph Casot S.J. Il fut le dernier jésuite à mourir en Canada en l'an 1800. Suite à la chute de la Nouvelle-France et à ses suites, une interdiction à recruter pour les congrégations avait été établie par le nouveau pouvoir. De 1790 à son décès, Il était le dernier administrateur des propriétés de sa congrégation. Après son entrée dans l'Eternité, la question de la succession des biens de la Compagnie de Jésus fit une polémique qui dura jusqu'au règlement définitif, sous le premier ministre Honoré Mercier. Ce litige resta dans l'histoire sous le nom de l'Affaire du trésor des Jésuites.