Elle nous effraie, nous remplit de crainte et de sombres pensées, cette vague noire de la haine qui submerge aujourd'hui l'Eglise catholique...
Les premiers ennemis de l'Eglise furent les juifs incrédules. Ils crucifièrent le Christ et pensèrent pouvoir détruire facilement son œuvre dans son germe. Et ainsi se jetèrent-ils avec un acharnement dont eux seuls sont capables sur les premiers chrétiens : calomnies, emprisonnements, bannissements, lapidations... Ainsi mourut saint Etienne. Mais l'Eglise ne périt pas pour autant.
Ensuite les païens s'efforcèrent d'arracher le jeune sarment du Christ. Que ne s'est-il pas passé à Rome pendant les trois premiers siècles, avec quelle cruauté ceux qui confessaient le nom du Christ ne furent-ils pas traités par les empereurs romains Néron, Domitien, Trajan, Marc-Aurèle, Dioclétien et Julien l'Apostat ! Cela peut à peine s'exprimer par des mots. Ce peuple, qui croyait que les chrétiens étaient la cause de toute les catastrophes, les avait à sa merci. Ainsi criait-on : « Les chrétiens aux lions! » Les prêtres païens soulevaient le peuple, les philosophes attisaient cette haine, le sang coulait à flots, mais de ce sang sortir non pas la destruction de l'Eglise, comme le pensaient vainement les païens, mais un développement toujours plus puissant, et une prospérité toujours plus florissante : « Le sang des martyrs est une semence de chrétiens », affirmait Tertullien, contemporain de cette époque.
Les persécutions étaient à peine finies que se produisit une nouvelle catastrophe, bien plus dangereuse encore : l'arianisme. Cette hérésie submergea si violemment le monde fraîchement rené au christianisme, que tous les peuples l'adoptèrent, même les empereurs byzantins. Ceux-ci non seulement l'embrassèrent, mais encore utilisèrent tout leur puissance pour l'étendre, ils chassèrent les évêques catholiques et établirent des évêques ariens dans les évêchés devenus vacants. Un écrivain contemporain dit que le monde entier, un beau matin, se réveilla non plus catholique mais arien. Aujourd'hui, il n'y a plus de traces de cette secte, tandis que l'Eglise existe toujours. D'autres sectes apparurent : macédoniens, monophysites, nestoriens, monothélites, mais de ces sectes il reste à peine quelques traces.
Plus dangereux fut l'effort des empereurs byzantins pour exercer sur l'Eglise la plus grande influence possible. Que de persécutions et de peines vinrent de ce « césaro-papisme », comme l'histoire le nomme. Plus tard, les empereurs allemands reprirent à leur compte cette même pensée : les Othons, Henri IV, Frédéric Barberousse, Henri VI, et surtout Frédéric II; eux tous voulurent absolument exercer leur domination sur l'Eglise. Et pourtant ils tombèrent tôt ou tard, rencontrés par l'indestructible pouvoir de l'Eglise. Un sort semblable échut plus tard à leur imitateurs : Joseph II, Napoléon, etc. L'Eglise était supérieure même à ce dernier !
Mais les coups les plus douloureux sont ceux que l'Eglise reçut des scandales et divisions internes, qui l'opprimèrent déjà au IXe et Xe siècles. Les évêques étaient souvent des courtisans et des guerriers plutôt que des serviteurs de Dieu; même quelques papes se rendirent indignes de leur fonction de vicaire du Christ. Puis vinrent ces années douloureuses, où il y avait deux voire trois papes, qui se combattaient mutuellement, bien qu'évidemment, il n'y ait eu qu'un seul vrai pape. Ce furent des temps terribles pour l'Eglise ! Toute autre institution eût croulé sous la cendre et les décombres. Mais l'Eglise réchappa de tout cela et ne s'effondra pas. Le monde entier avait juré sa destruction, mais la promesse du Christ ne fut pas démentie.
Le XVIe siècle fut témoin de l'apparition sur scène de Luther, Calvin, Zwingli, Henri VIII, et de bien d'autres encore. Les hérésies mirent en morceaux le corps de l'Eglise. Des pays et des nations entières succombèrent. Jusqu'à aujourd'hui encore, il y a différents pays où l'on ne rencontre presque plus aucun membre de l'Eglise. L'Eglise elle-même, cependant, ne tomba pas, elle continua à rester debout; bien plus, même après de telles pertes, elle connut une nouvelle prospérité, et fut encore plus puissante qu'auparavant. Elle se tourna vers les païens pour les convertir, et reçut en son sein des millions d'hommes.
Le protestantisme introduisit un relâchement moral. L'effort de la secte appelée jansénisme était directement contre nature. Eux aussi, voulaient décider de tout : le rire, la joie, la gaieté, d'après eux, tout cela était une trahison de l'esprit du Christ... Mais eux aussi passèrent !
Le XVIIIe siècle porta à l'Eglise les coups les plus durs : le rationalisme, qui y prospéra, combattait maintenant non plus simplement contre tel ou tel dogme de la religion, mais contre la religion en tant que telle. L'incrédulité ! L'homme créé uniquement pour un bonheur terrestre ! Non pas créé, mais... apparu on ne sait comment, pas hasard. Pour le libérer de toute responsabilité, il est bien entendu... qu'il descend du singe. Un singe n'a pas besoin de religion, un singe ne sera pas jugé. Principes agréables, certes, mais aussi combien dégradants !
Aujourd'hui, les rationalistes continuent à faire du bruit. Mais à présent ils remplacent la religion par le spiritisme, l'hypnose etc., et combattent l'Eglise ! Mais celle-ci, indestructible, immuable, reste toujours debout. Autour d'elle, tout passe : non seulement les institutions les plus géniales, mais aussi les pays et les peuples; quant à elle, elle demeure. C'est stupéfiant !
Et ainsi elle surmonte également les attaques actuelles. Ses membres pris particulièrement peuvent faillir, s'ils n'ont garde de rester en une intime union avec l'Eglise; mais l'Eglise elle-même ne tombera jamais. Plus encore, des pays entiers peuvent se séparer de cet unique bercail du Christ conduisant au salut..., mais le bercail lui-même, l'Eglise, ne sera jamais détruit.
Père Maximilien Kolbe, O.F.M.
Les premiers ennemis de l'Eglise furent les juifs incrédules. Ils crucifièrent le Christ et pensèrent pouvoir détruire facilement son œuvre dans son germe. Et ainsi se jetèrent-ils avec un acharnement dont eux seuls sont capables sur les premiers chrétiens : calomnies, emprisonnements, bannissements, lapidations... Ainsi mourut saint Etienne. Mais l'Eglise ne périt pas pour autant.
Ensuite les païens s'efforcèrent d'arracher le jeune sarment du Christ. Que ne s'est-il pas passé à Rome pendant les trois premiers siècles, avec quelle cruauté ceux qui confessaient le nom du Christ ne furent-ils pas traités par les empereurs romains Néron, Domitien, Trajan, Marc-Aurèle, Dioclétien et Julien l'Apostat ! Cela peut à peine s'exprimer par des mots. Ce peuple, qui croyait que les chrétiens étaient la cause de toute les catastrophes, les avait à sa merci. Ainsi criait-on : « Les chrétiens aux lions! » Les prêtres païens soulevaient le peuple, les philosophes attisaient cette haine, le sang coulait à flots, mais de ce sang sortir non pas la destruction de l'Eglise, comme le pensaient vainement les païens, mais un développement toujours plus puissant, et une prospérité toujours plus florissante : « Le sang des martyrs est une semence de chrétiens », affirmait Tertullien, contemporain de cette époque.
Les persécutions étaient à peine finies que se produisit une nouvelle catastrophe, bien plus dangereuse encore : l'arianisme. Cette hérésie submergea si violemment le monde fraîchement rené au christianisme, que tous les peuples l'adoptèrent, même les empereurs byzantins. Ceux-ci non seulement l'embrassèrent, mais encore utilisèrent tout leur puissance pour l'étendre, ils chassèrent les évêques catholiques et établirent des évêques ariens dans les évêchés devenus vacants. Un écrivain contemporain dit que le monde entier, un beau matin, se réveilla non plus catholique mais arien. Aujourd'hui, il n'y a plus de traces de cette secte, tandis que l'Eglise existe toujours. D'autres sectes apparurent : macédoniens, monophysites, nestoriens, monothélites, mais de ces sectes il reste à peine quelques traces.
Plus dangereux fut l'effort des empereurs byzantins pour exercer sur l'Eglise la plus grande influence possible. Que de persécutions et de peines vinrent de ce « césaro-papisme », comme l'histoire le nomme. Plus tard, les empereurs allemands reprirent à leur compte cette même pensée : les Othons, Henri IV, Frédéric Barberousse, Henri VI, et surtout Frédéric II; eux tous voulurent absolument exercer leur domination sur l'Eglise. Et pourtant ils tombèrent tôt ou tard, rencontrés par l'indestructible pouvoir de l'Eglise. Un sort semblable échut plus tard à leur imitateurs : Joseph II, Napoléon, etc. L'Eglise était supérieure même à ce dernier !
Mais les coups les plus douloureux sont ceux que l'Eglise reçut des scandales et divisions internes, qui l'opprimèrent déjà au IXe et Xe siècles. Les évêques étaient souvent des courtisans et des guerriers plutôt que des serviteurs de Dieu; même quelques papes se rendirent indignes de leur fonction de vicaire du Christ. Puis vinrent ces années douloureuses, où il y avait deux voire trois papes, qui se combattaient mutuellement, bien qu'évidemment, il n'y ait eu qu'un seul vrai pape. Ce furent des temps terribles pour l'Eglise ! Toute autre institution eût croulé sous la cendre et les décombres. Mais l'Eglise réchappa de tout cela et ne s'effondra pas. Le monde entier avait juré sa destruction, mais la promesse du Christ ne fut pas démentie.
Le XVIe siècle fut témoin de l'apparition sur scène de Luther, Calvin, Zwingli, Henri VIII, et de bien d'autres encore. Les hérésies mirent en morceaux le corps de l'Eglise. Des pays et des nations entières succombèrent. Jusqu'à aujourd'hui encore, il y a différents pays où l'on ne rencontre presque plus aucun membre de l'Eglise. L'Eglise elle-même, cependant, ne tomba pas, elle continua à rester debout; bien plus, même après de telles pertes, elle connut une nouvelle prospérité, et fut encore plus puissante qu'auparavant. Elle se tourna vers les païens pour les convertir, et reçut en son sein des millions d'hommes.
Le protestantisme introduisit un relâchement moral. L'effort de la secte appelée jansénisme était directement contre nature. Eux aussi, voulaient décider de tout : le rire, la joie, la gaieté, d'après eux, tout cela était une trahison de l'esprit du Christ... Mais eux aussi passèrent !
Le XVIIIe siècle porta à l'Eglise les coups les plus durs : le rationalisme, qui y prospéra, combattait maintenant non plus simplement contre tel ou tel dogme de la religion, mais contre la religion en tant que telle. L'incrédulité ! L'homme créé uniquement pour un bonheur terrestre ! Non pas créé, mais... apparu on ne sait comment, pas hasard. Pour le libérer de toute responsabilité, il est bien entendu... qu'il descend du singe. Un singe n'a pas besoin de religion, un singe ne sera pas jugé. Principes agréables, certes, mais aussi combien dégradants !
Aujourd'hui, les rationalistes continuent à faire du bruit. Mais à présent ils remplacent la religion par le spiritisme, l'hypnose etc., et combattent l'Eglise ! Mais celle-ci, indestructible, immuable, reste toujours debout. Autour d'elle, tout passe : non seulement les institutions les plus géniales, mais aussi les pays et les peuples; quant à elle, elle demeure. C'est stupéfiant !
Et ainsi elle surmonte également les attaques actuelles. Ses membres pris particulièrement peuvent faillir, s'ils n'ont garde de rester en une intime union avec l'Eglise; mais l'Eglise elle-même ne tombera jamais. Plus encore, des pays entiers peuvent se séparer de cet unique bercail du Christ conduisant au salut..., mais le bercail lui-même, l'Eglise, ne sera jamais détruit.
Père Maximilien Kolbe, O.F.M.